Tract "Résistance n°5": Retraites RATP - rien n'est négociable! - Ils nous prennent pour des naïfs!

Publié le par Collectif - tract résistance n°5

Retraites RATP: Rien n’est négociable!

Ils nous prennent pour des naïfs. Opposons-leur notre lucidité et notre détermination à ne pas laisser passer une grave étape vers la mise en concurrence  et la privatisation ainsi que la remise en cause de nos acquis.

 

Pour le gouvernement, relayé par la direction de l’entreprise, le coup de force contre notre régime de retraite a un but: faire de la RATP une entreprise comme les autres, une entreprise privatisable. Notre régime de retraite,
partie constituante de notre statut et du statut de l’entreprise, constitue un obstacle à la mise en concurrence et à la privatisation. Aucun actionnaire privé n’accepterait de prendre à sa charge la responsabilité sociale du paiement des retraites des salariés…

 

Pour tenter de faire passer la pilule (en catimini, fin décembre comme par hasard), la direction de la RATP prétend que l’opération serait sans conséquences pour les agents. Si c’est vraiment sans conséquences, pourquoi le faire? Mensonges de bonne guerre…

Mais que 6 syndicats (hormis la CGT et SUD) cautionnent, ça ressemble à un coup de couteau dans le dos! Leur priorité serait-elle de se partager les places d’administrateurs de l’éventuelle future caisse de retraite? Pour ces
organisations, ouvrir la voie à la privatisation, ce serait « une opération neutre » pour les salariés! Les mêmes refusaient déjà en 1995 et en 2003 de défendre notre régime que l’action des salariés avec leur syndicat majoritaire a réussi à préserver.

Le gouvernement veut faire d’une pierre deux coups: préparer la mise en concurrence et la privatisation, fragiliser et mettre en cause à court terme nos droits à la retraite.

Notre régime serait « adossé » au régime général et aux régimes complémentaires du privé. La CNAV et l’ARRCO-AGIRC n’acceptent de reprendre que les droits correspondant aux salariés du privé. Ces droits, le système de retraite par répartition, ne cessent d’être attaqués et les prestations doivent être à nouveau amputées. « L’adossement » est aussi synonyme de forte hausse de nos cotisations. Et ce ne serait pas du tout « indolore » quoi qu’affirme la direction : blocage des salaires en 2006 et augmentation du revenu imposable. Quand aux augmentations de cotisations suivantes, une fois la pilule avalée, elles se feront directement en déduction du salaire net. 

 

En ce qui concerne le maintien des droits spécifiques de notre régime, âge de départ, 37,5 annuités avec 75% du salaire, calcul du montant des pensions sur les 6 derniers mois,... les « garanties » sont illusoires.
Laisser croire que le gouvernement financerait durablement la différence entre le régime général et notre régime particulier, alors que justement la régionalisation est le prétexte à son désengagement financier et qu’il
organise la marche à la privatisation, c’est tromper les agents. Le moindre prétexte sera bon pour lui, une fois notre régime cassé, pour revenir sur ses soi-disant « garanties »: déficit public, « distorsion » de concurrence avec les opérateurs privés… 

La seule garantie véritable du maintien de nos droits, c’est notre intervention, comme en 1995 et en 2003, pour la sauvegarde de notre régime, contre la privatisation, pour le service public. 

Le gouvernement tente de précipiter les choses à la hussarde en essayant d’adopter le décret d’adossement avant le 31 décembre. Mais cela ne pourra pas se faire comme ça! Même la présidente de la CNAV , Mme Karniewicz s’élève contre cette méthode. Elle indique que le décret ne sera pas applicable en 2006. 

La bataille pour la sauvegarde des régimes particuliers de retraite ne fait que commencer. Le gouvernement prend soin de détacher le cas de la RATP de celui des autres services publics. Mais Mme Karniewicz révèle les intentions du gouvernement: la casse des retraites de la Poste aurait lieu en 2006 et la casse de celles de la SNCF serait prévue « probablement après les élections de 2007 ».

On ne saurait mieux mettre en évidence la nécessité de faire converger nos luttes pour gagner comme en 1995. En parallèle avec nous, les 14400 salariés de la Banque de France ont fait grève le 1er décembre à 82% contre le démantèlement de leurs retraites. Les agents de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris ont
multiplié les actions dans le même sens. 

 

Un spectre hante Matignon et l’Elysée: celui du « tous ensemble » de 1995. Déjouons le piège de l’isolement des mouvements! 

Le pouvoir s’est empressé de faire un pas en arrière pour désamorcer, provisoirement, la grève des cheminots des 21 et 22 novembre. Il essaye de cantonner au plan local les luttes de la SNCM et de la RTM qui sont exemplaires de l’action pour la défense des services publics.

Le 29 mai, le peuple a rejeté le projet de « constitution » européenne. Il a battu en brèche la fatalité de la dictature de l’UE. La défense du service public, le rejet de la mise en concurrence et de la marchandisation de toutes les activités humaines ont été au cœur du vote NON. Ce vote a disqualifié, privé de toute légitimité les directives, règlements et autres « normes comptables » européens qui servent de prétextes et d’instrument pour démolir le service public en France et notamment la RATP. 

 

 

Agissons tout de suite! Signez, faites signer la pétition « comme les cheminots, les électriciens, les gaziers, les traminots de Marseille, … je m’oppose à la privatisation rampante de la RATP  ». 

Cette pétition s’adresse d’abord au gouvernement, directement responsable de la casse programmée de notre régime de retraite et de la perspective de mise en concurrence en vue de la privatisation.

Elle s’adresse aussi au Conseil régional qui vient de prendre le contrôle du STIF. La majorité au Conseil Régional, conduite par M.Huchon, a les moyens, 18 mois avant 2007, d’agir tout de suite contre le processus de marchandisation et de privatisation des transports en Île de France. Elle peut et doit refuser de jouer le rôle d’organisme qui mettrait en concurrence les transporteurs et détruirait le service public.

Aussi, notre pétition exige immédiatement du gouvernement et du STIF : 

 

 - Le retrait du projet d’adossement de notre régime de retraite au régime général et le maintien du financement de nos retraites par l’Etat et la RATP (via le STIF). 

- Le maintien à la RATP du patrimoine et des droits patrimoniaux qui lui sont affectés depuis 1948 et qui garantissent l’exploitation des dépôts et des lignes “de manière exclusive et sans limitation de durée” par le service public de la RATP. 

- L’engagement de confier toutes les extensions du réseau à la RATP et à la SNCF (hors filiales). 

- la suppression du service « garanti ». 

Les premières pétitions rassemblées seront remises le mardi 20 décembre au ministère des transports et au Conseil régional. 

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