En juin, convergences de lutte, oui mais possible seulement par le haut

Publié le par Collectif PCF RATP Bus

Construire les convergences de lutte : c’est nécessaire et ce n’est possible que par le haut !

Faisons une addition : l’addition de l’ensemble des luttes menées dans les six derniers mois contre la politique du gouvernement, les contre-« réformes » de Sarkozy. Enumérons : étudiants contre la loi de déstructuration de l’université, agents des entreprises publiques contre la poursuite du processus de privatisation et la casse des régimes spéciaux de retraite, fonctionnaires contre les dizaines de milliers de suppressions de postes et l’attaque portée au statut de la fonction publique, enseignants et lycéens toujours contre les suppressions de postes, les réductions des formations, les salariés de tous les secteurs, notamment du privé (industrie, commerce,…), pour les salaires et pour la défense des retraites, mouvement des pêcheurs contre l’extinction programmée de leur activité…

L’ensemble représente une force déjà considérable. Le rejet de la politique du pouvoir va encore bien au-delà comme en témoignent les résultats des élections locales et les sondages. La conscience est forte de la cohérence de la politique que subit le plus grand nombre dans son travail, ses conditions de vie, son pouvoir d’achat, son logement…

Communistes, nous l’affirmons : ce rapport de force ouvre une perspective politique. La convergence de ces luttes peut faire plier le gouvernement. A partir d’une lutte actuelle. Laquelle ? Toutes concernent les salariés, les usagers, le pays tout entier. C’est leur caractéristique. 

Certains détournent déjà l’attention sur une hypothétique alternance en 2012, notamment du côté des ténors et sopranos du PS. Ils ne contestent guère sur le fond l’orientation du pouvoir, au mieux son rythme. Ils ont approuvé avec lui le projet de nouveau traité européen, copie conforme de la « constitution » rejetée par le peuple en 2005.

C’est maintenant que cela se joue. Mais comment vaincre la résignation ? Comment construire cette convergence des luttes ?

A la RATP, nous avons commencé à mener une lutte forte et déterminée à l’automne dernier contre la remise en cause de notre régime spécial. La lutte a été « suspendue » à la suite de l’ouverture de négociations qui n’ont abouti à rien sur les revendications portées par le mouvement. Le rejet du décret de janvier, applicable théoriquement à partir de juillet 2008, qui allonge la durée de cotisation à terme à 41 ans, établit une lourde décote, indexe les pensions sur l’inflation (calculée officiellement) reste presque général.

Dans le calcul minutieux du gouvernement et de l’entreprise, la remise en cause des dispositifs de prise en compte de la pénibilité et des contraintes de service public a été soigneusement reportée, sans doute à 2009. Le temps de laisser passer les 41 ans dans le régime général. Personne n’est dupe dans notre entreprise. Le point de départ des laborieuses négociations nationales interprofessionnelles est la négation de tous nos acquis spécifiques. 

Dans notre entreprise, la question des conditions de travail et des salaires est également largement posée avec une perte de pouvoir d’achat d’au moins 2% en une seule année.

Retraite, régime spécial, pénibilité, salaires, conditions de travail, refus de la politique de marchandisation : la colère des collègues ne retombe pas. Mais comment reconstruire la mobilisation aujourd’hui ?

Certainement pas en entérinant la casse de notre régime spécial ! Nous avons toutes les raisons de continuer à refuser l’abandon des 37,5 annuités de cotisation à la RATP. Même dans ces conditions, les pensions du secteur public sont inférieures à celle du privé. Alors demain ? L’exigence des 37,5 annuités pour tous est d’autant plus justifiée, que dans le privé aussi, la moyenne de durée des carrières est inférieure à 37 ans. La suppression des milliards d’euros d’exonérations de cotisations sociales patronales suffirait largement à combler les déficits fabriqués.

Sur la pénibilité, les repos et le 1/5ème par exemple, notre situation, déjà loin d’être parfaite, doit servir de base à un progrès pour tous. 

Sur la question des salaires, comme dans la plupart des grandes entreprises privées, il est indécent de nous pressurer lorsque les profits financiers explosent à ce point (2000 euros par agent !).

On ne construit pas les convergences de lutte sur l’égalisation des reculs sociaux ! Au contraire, les acquis, les victoires des uns doivent servir de points d’appui aux autres, servir à lier les luttes.

La casse des régimes spéciaux est le préalable à la nouvelle étape du démantèlement de l’ensemble de la retraite par répartition. Elle fait sauter le verrou pour l’allongement de la durée de cotisation comme elle entend éteindre la capacité de mobilisation des secteurs les plus combatifs.

N’acceptons la logique du recul social ! Constatons l’échec des « négociations » à la RATP! Déjouons les pièges du gouvernement !

Rentrons dans le mouvement contre la nouvelle casse des retraites sur nos propres revendications ! C’est une nécessité pour notre statut de la même façon que pour la construction d’une véritable convergence de lutte et une mobilisation importantes des agents de la RATP comme à l’automne !

Communistes de la RATP, nous refusons et refuserons la logique de la « négociation » du « moins pire » ! C’est seulement comme cela que nous envisageons les dates de mobilisations de juin.

Publié dans CONVERGENCES

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article