Introduction au débat: défense des services publics - fête de l'Huma 2006
Fête de l’Huma 2006, Samedi 16 septembre,
Débat sur l’avenir des services publics sous le stand du PCF RATP BUS et de la section du PCF Paris 15ème
Introduction de Stéphane AURIOL, secrétaire du collectif PCF RATP BUS, membre du Conseil national du PCF
Chers amis, chers camarades,
Bienvenue au stand du Collectif PCF RATP Bus et du PCF Paris 15ème. Notre débat sur l’avenir des services publics et les luttes pour les défendre tombe dans un contexte particulièrement « chaud ». Le gouvernement tente en effet de faire passer au Parlement la privatisation de GDF.
Sur tous les points, la bataille de GDF est représentative de toutes les questions que nous voulons mettre en débat. Avec la menace de privatisation de GDF, c’est un secteur crucial de l’économie, l’énergie, qui concerne toute la population, que le pouvoir veut livrer au marché capitaliste. D’autant plus que la déstabilisation d’EDF est inscrite dans le projet de loi.
La bataille du gaz pose aussi directement la question de la mondialisation capitaliste et de l’Union européenne. Le prétexte avancé pour « l’alliance », autant dire la prise de contrôle par la multinationale Suez, est de faire face, de « s’adapter » au contexte international. Les articles 1 et 2 du projet de loi porte rien d’autre que la transposition en droit français des directives européennes de marchandisation totale du gaz mais aussi de l’électricité au 1er juillet 2007.
La question de l’alternative politique est ainsi clairement au centre. Ces directives de mise en concurrence, qui portent la privatisation comme la nuée porte l’orage, ont été adoptées d’un commun accord en 2002 au sommet européen de Barcelone par Jacques Chirac et Lionel Jospin à l’unisson, le dernier étant alors premier ministre, maintenant candidat à la conditature aux présidentielles de 2007. Au pouvoir à tour de rôle, « gauche » et droite ont alimenté le processus de privatisation et de démantèlement des services publics. Si on lit attentivement le programme actuel du PS, on voit qu’il n’est nulle part question de renationalisation de GDF . Bien au contraire, Hollande et Strauss-Kahn prennent déjà leurs précautions en affirmant que la privatisation de GDF serait quasiment « irréversible ». Autant dire que la bataille menée de ce côté à l’Assemblée ressemble fort à une opération politicienne sans autre lendemain que les élections…
Enfin la bataille de GDF pose directement la question récurrente des convergences de lutte. Les usagers sont tous concernés. Ils ont fit l’expérience des privatisations, par exemple de celle des Télécoms, de la flambée des tarifs et de la dégradation du service rendu en vue de la privatisation. Toutes les luttes des salariés du public, malgré les campagnes de dénigrement, telle
EDF+GDF+SNCF+Poste+Fonction publique+RATP, ensemble nous comptons pour beaucoup. Les convergences devraient d’autant plus facilement se construire que nous sommes tous confrontés au même processus de privatisation, aux mêmes étapes même si elles ne sont pas toujours programmées simultanément.
A
En ce qui nous concerne à
Même constat politique pour nous aussi. Ce « règlement » européen est concocté par un « conseil de ministres » européens dont la moitié se proclament de « gauche » socio-démocrate, l’autre de droite. Notre « autorité » de régulation, pour utiliser leur terminologie, est le Syndicat des transports d’Ile de France, le STIF. Il est passé sous le contrôle de
Face à cette situation commune, notre collectif du PCF RATP BUS, comme nos camarades du 15ème et bien d’autres avançons plusieurs axes de lutte et de propositions que nous vous soumettons au débat.
Nous partons du constat que la question des services publics, par ce qu’ils représentent est essentielle pour l’ensemble de l’alternative politique. Au centre nous posons la nécessité de la lutte et de la construction de la convergence des luttes et du rapport de forces. Depuis des mois nous sommes en actions contre la privatisation de GDF. L’action parlementaire tardive de nos députés est très insuffisante et porte le risque de restreindre l’enjeu à un terrain où nous sommes de toutes façons perdants. La force des luttes au contraire ouvre la voie, à l’image de 1995, déjà contre la remise en cause, entre autres des régimes particuliers de retraite, de 2004 avec le mouvement contre le changement de statut d’EDF et de GDF, ou encore de ce printemps où ensemble, jeunes, salariés, retraités ont battu en brèche la fatalité en mettant en échec le CPE.
Le référendum de 2005 et les 55% de NON à la « concurrence libre et non faussée » constituent un formidable point d’appui contre les privatiseurs de tous bords, qui se sont dévoilés dans l’union sacrée pour le OUI. Les directives, les règlements européens ne sont pas des fatalités. Ils n’ont pas de légitimité et ne doivent pas s’appliquer. Ils doivent cesser de servir de prétextes aux gouvernements nationaux qui les ont eux-mêmes adoptés. Le rejet des directives de l’UE du capital est pour nous un point essentiel pour redonner une perspective aux luttes. En revanche, les perspectives floues, largement illusoires, de « services publics européens » nous semblent dangereuses à défendre car elles légitiment une autorité qui n’a pour but que de nous détruire, un échelon où les peuples n’ont quasiment aucun moyen d’intervention démocratique. Au sens littéral, l’idée fumeuse de services publics européens représente même la négation des nationalisations (et des coopérations entre services publics nationalisés) que nous défendons et appelons de nos vœux face à a loi du tout marchand. La question de la propriété publique des moyens de production reste pour nous une priorité que rien dans l’Histoire récente n’est venu contredire.
Les principes qui ont fondé les conquêtes de 1936 et de