Le PDG de la RATP, Mongin, relais fidèle de la politique du gouvernement (12 juillet 2010)

Publié le par Collectif PCF RATP Bus

 

Le PDG de la RATP, Mongin, relais fidèle de la politique du gouvernement


Le quotidien Les Echos a interviewé sur une pleine page Pierre Mongin, PDG de la RATP, dans son édition du 12 juillet 2010.

Rien de neuf sur la stratégie visant à transformer l’entreprise de service public en l’une des premières multinationales du transport urbain (« dans le top 5 » comme il le martèle).

 

Pour préparer cette privatisation, Mongin entend faire payer les agents, les usagers et la collectivité.

 

C’est en grande partie comme cela que l’on doit interpréter les annonces d’investissements qui devraient passer annuellement de 700 millions d’euros en 2006 à 1,4 milliard d’euros à partir de 2010.

Mongin lâche que ces sommes seront obtenues par « la plus grande rigueur dans la gestion de l’entreprise, notamment en matière de productivité ». Nous savons ce que cela veut dire en termes de dégradation des conditions de travail, de remise en cause des acquis sociaux, en même temps que de la qualité du service public. Pour Mongin, par exemple, c’est sans doute un « investissement » que de fermer les guichets du métro !

Mongin fait état du « soutien du STIF dans cette démarche ». Les usagers en savent quelque chose avec l’augmentation des tarifs, en moyenne de 4,1%, de 6,7% en zones 1 et 2, décidées par le président PS de la Région au lendemain de se réélection.

 

A côté d’une amélioration, peut-être, du RER A, de la ligne 13, combien d’argent sera encore détourné pour acquérir des réseaux ailleurs en France ou à l’étranger, avec la filiale de droit privé RATP Dev ? Mongin envisage un chiffre d’affaires annuel de 1,6 milliard d’euros hors Ile-de-France d’ici 2015.

Dans quelles conditions se feront la participation financière de la RATPet son rôle d’opérateur dans les transports futurs du Grand Paris ? Rien n’est plus flou.

 

Mongin revient dans son interview sur une disposition que nous avions dénoncée à l’automne 2009, la séparation comptable entre l’exploitation et la gestion des infrastructures. Le « pôle gestionnaire d’infrastructures » va concentrer la dette pendant que le pôle exploitation va être organisé pour être le plus profitable. Pas besoin d’être devin pour voir que, comme avec la division entre RFF et SNCF, entre RTE et EDF, etc. les dettes et les coûts sont destinés à restés publics et les opérateurs à être privatisés à terme !

Le maintien, pour l’instant du « pôle gestionnaire d’infrastructures » au sein de la RATP (sans encore de constitution d’une autre entité) correspond au calendrier et aux investissements massifs que la RATPet le gouvernement veulent encore faire endosser au public.

 

Mongin confirme, en accord direct avec le gouvernement, le cap vers la concurrence, étape avant la privatisation. Il se félicite que « la Franceest dans la position du meilleur élève de la classe en Europe quant à l’ouverture du marché des transports urbains ». Il annonce aussi la perspective de séparation avec la SNCF dans les activités d’ingénieries (dont Systra) pour s’engager dans une concurrence absurde et destructrice entre nos services publics.

 

Enfin, sans surprise, Mongin colle au gouvernement également sur la question des retraites : « sa réforme est absolument nécessaire ». Il reconnaît et revendique qu’elle s’appliquera « avec un peu de décalage au régimes spéciaux ».

 

Tout est cohérent : la casse de nos droits sociaux, de notre statut, du statut de la RATP, la concurrence, la privatisation.

La réponse des salariés peut et doit être aussi globale. La bataille des retraites à la rentrée nous concerne pleinement. Elle est directement associée à la lutte dans l’entreprise contre le double-statut, contre la dégradation des conditions de travail et du service public, contre la privatisation rampante, pour la défense et l’extension du monopole public RATP/SNCF des transports d’Ile-de-France.

 

Mongin se flatte, sans doute pour jouer au bon élève devant Sarkozy, du « dialogue » social à la RATP, d’une moindre « conflictualité » qu’en province. C’est de la méthode Coué !

 

Communistes, nous ferons tout, dans la suite du 24 juin, en tirant les enseignements des luttes de 2003 et 2007, de la victoire de 1995, pour détromper ce cher M. Mongin. Dès le 7 septembre…

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