Retour sur l’agression du machiniste de la ligne 388 et la grève des bus qui s’en est ensuivie

Publié le par Collectif PCF-RATP-Bus

Mardi dernier 20 juin, vers 8h45, un machiniste de la RATP recevait un coup de couteau alors qu’il conduisait le bus 388 à Bagneux. Cette agression a aussitôt suscité un large mouvement de grève dans les dépôts RATP du sud-ouest parisien dont le dépôt de la Croix Nivert dans le 15ème. Les agents de la RATP ont voulu manifester d’abord leur solidarité à l’égard de leur collègue, dont on sait maintenant que les jours ne sont pas en danger. Ils entendaient aussi dénoncer la nouvelle organisation du fonctionnement des bus, dénommée « Bus attitude », et alerter les usagers sur la dégradation du service et la menace sur la sécurité qu’elle entraîne. Avec la « bus-attitude » (sa deuxième phase est testée sur quelques lignes dont précisément la 388), le chauffeur est désormais tenu, en plus de conduire et de vendre des ticket à l’unité, de renseigner les voyageurs, de faire respecter l’ordre dans le bus, surtout d’interpeller ceux qui ne valident pas leur ticket. En somme, une tâche de contrôleur tout en restant au volant ! En cas d’infraction d’un usager, il lui est demandé d’arrêter le bus et d’appeler les services de contrôle ! On saisit aisément les graves conséquences sur la sécurité dans tous les sens du terme. Souvenons-nous qu’il y a encore peu des panneaux invitaient les voyageurs à « ne pas parler au chauffeur » pour ne pas le déconcentrer dans sa conduite. Le contrôle et le signalement des infractions sont directement sources de tension et de conflit dans l’autobus. Les chiffres du Département environnement et Sécurité confirment : +26% (1er trimestre 2005) d’atteinte physiques à la sécurité des agents, +18% d’augmentation des « outrages et menaces », +44% des atteintes à la sécurité des voyageurs. Le machiniste est d’autant plus vulnérable qu’il est seul quand les contrôleurs en titre patrouillent désormais en équipes de 4 ou 6. L’agression du 388 ne découle ainsi vraisemblablement pas du pur hasard.

 

La « bus-attitude » a été instituée lors du contrat passé en 2004 entre la direction de la RATP et le STIF (syndicat des transports d’Ile-de-France). Son but affiché originellement: « reconquérir les territoires ( ?) » et surtout réduire la fraude pour accroître la rentabilité financière des lignes. C’est impossible sans une réhumanisation du réseau affirment les agents et leur organisation syndicale majoritaire qui demandent le retrait pur et simple de la « Bus attitude ». Ils ont raison ! La section du PCF Paris 15 s’efforce d’informer les usagers sur les dangers de la « Bus attitude », un des facteurs de la dégradation des services dont ils se plaignent de plus en plus. La direction de la RATP et l’Etat doivent supprimer immédiatement la « bus attitude ». La région à majorité de gauche plurielle qui contrôle maintenant le STIF doit intervenir dans ce sens, au lieu, sur ce point comme sur d’autres, de s’inscrire dans l’optique de la mise en concurrence et de la privatisation de la RATP.

 

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