Simulacre de débat au Sénat

Publié le par humanité

Simulacre de débat au Sénat

Retraites . L’opposition a dénoncé une séance précipitée, sans vote, au palais du Luxembourg, sur la réforme gouvernementale des régimes spéciaux, prélude à la casse du système par répartition.

Mais qu’est-ce qui fait courir le gouvernement sur les régimes spéciaux de retraite ? L’opposition a posé sans détour la question à Xavier Bertrand, hier, venu avec huit jours d’avance - exposer les grandes lignes de sa réforme au Sénat, avant de se livrer au même exercice aujourd’hui devant les députés. Un débat précipité, sans vote et donc sans grand enjeu, qui a démarré dans la confusion avec les protestations de l’opposition. Celui-ci est organisé « alors même que les discussions avec les partenaires sociaux ne sont pas closes », a dénoncé le communiste Guy Fischer. Les parlementaires ne seront de toute façon pas conviés à se prononcer in fine puisque le gouvernement compte valider par décret le résultat de ses « discussions ».

« Aberration et tromperie »

Pour le sénateur communiste, « isoler la réforme des régimes spéciaux est une aberration et une tromperie, car derrière, c’est bien l’ensemble de la protection sociale que vous souhaitez attaquer », lors du rendez-vous de 2008 sur les retraites dans leur ensemble. Ce que n’a pas démenti Xavier Bertrand. « Que faisons-nous ici ?

Et à quoi rime notre débat sans vote d’aujourd’hui ? », s’est étonné de son côté le socialiste Claude Domeizel, qui a ciblé ses attaques sur le « flou » des orientations du gouvernement et « le simulacre de concertation », faute de propositions alternatives précises à énoncer.

Sans avancer d’arbitrages ni de calendrier d’application, le ministre des Affaires sociales a répété « ce qui n’est une révélation pour personne », à savoir le projet du gouvernement et de Nicolas Sarkozy de « faire converger les régimes spéciaux vers les règles de la fonction publique » en allongeant la durée de cotisation à quarante annuités, puis quarante et une, d’indexer les pensions sur les prix et non plus sur la progression des salaires, d’installer « progressivement » un « système de décote et de surcote pour inciter à la prolongation d’activité » au-delà de l’âge de la retraite, et de mettre fin aux « mises à la retraite d’office » des agents. Pour réformer les retraites, « allonger la durée de cotisation » est la seule solution viable, a assuré Xavier Bertrand.

L’ump veut aller plus loin. A contrario, Guy Fischer a longuement démontré que le déficit actuel des régimes spéciaux était « dû aux politiques de l’emploi qui n’ont eu de cesse de casser l’emploi stable au - bénéfice des contrats précaires », à « l’accroissement du temps partiel imposé », et « aux nombreux cadeaux fiscaux », à l’image des 14 milliards votés cet été, soit le montant du déficit annuel de la Sécurité sociale. « 90 % du financement de la réforme des retraites repose en effet sur les seuls salariés, les allégements de cotisations patronales passant d’un milliard en 1993 à 25,6 milliards en 2007 », tandis que le pouvoir d’achat des retraités a baissé de 15 % dans le même temps, a-t-il égrené. Reconnaissant aux communistes une « vision de ce dossier » et « des propositions qui ne sont certainement pas les nôtres », Xavier Bertrand les a rejetées en bloc.

... Sébastien Crépel

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J
Maxime GREMETZ sur le toit de la Grande Arche<br /> plus d'infos<br />  http://leblogdejacques.over-blog.com/article-12964194.html
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