"Rôle des syndicats" et "dialogue social" : un débat politique - illustration à la RATP

Publié le par Collectif PCF RATP Bus

« Rôle des syndicats », « dialogue social » : un débat politique – illustration à la RATP

La « position commune sur la représentativité syndicale », entre les organisations syndicales et patronales, fait débat, dans les syndicats comme dans le pays.

Le projet de loi en discussion au Parlement sur la remise en cause du contrat de travail anticipe et souligne son enjeu politique.

Ce projet de loi suit l’accord signé par 4 confédérations syndicales sur 5 (sauf la CGT) le 11 janvier avec le Medef. Le gouvernement s’appuie sur ces signatures pour faire passer son projet de loi. Le PS ne s’y oppose pas au prétexte de l’accord entre « partenaires sociaux ». La question de l’opportunité de négociations préalables sur une régression sociale programmée, même en vue d’en diminuer l’impact, de « limiter les dégâts »,  soulève d’autant plus d’opposition.

La « position commune » sur la représentativité syndicale porte, au-delà de ses dispositions précises que les militants syndicaux sont en train d’examiner une par une, la perspective d’un syndicalisme de cogestion, de « compromis ». Le Medef et le gouvernement se félicitent de ce changement attendu de culture syndicale. Les grandes confédérations, CGT et CFDT, vont-elles la ratifier sur la même base ? Sans doute pas.

A la RATP, sur une question d’enjeu politique majeur, l’avenir des régimes spéciaux de retraite, nous vivons directement ces débats syndicaux.

Un texte de sections syndicales CGT circule dans le syndicat et dans l’entreprise. Nous le reproduisons ci-dessous (et en lien) pour illustrer ces débats en cours.

 

Adresse aux syndicats CGT de la RATP


Le rapport de force existe toujours pour défendre notre régime de retraite et rejeter les décrets du gouvernement, à condition de rompre avec la stratégie d’accompagnement des directions de la CGT

 
Notre entreprise RATP a connu cet automne un mouvement de très grande ampleur contre la remise en cause de notre régime de retraite, comme à la SNCF et à EDF-GDF. Sur plusieurs aspects, la mobilisation a dépassé celle de 1995. La journée de grève du 18 octobre a montré l’opposition largement majoritaire de toutes les catégories de personnels.

La grève de novembre a été interrompue (22/23 du mois) à la suite de l’acceptation unilatérale par la direction confédérale de la CGT, par la voix de Bernard Thibault, par les directions fédérales et en ce qui nous concerne par la direction de l’Union CGT-RATP, de l’ouverture de négociations, entreprise par entreprise, avec les directions des entreprises et le gouvernement.

 

Sur tous les points inacceptables qui ont motivé notre lutte, le projet du gouvernement n’a pas bougé : allongement de la durée de cotisation, indexation des pensions sur les prix, instauration d’une décote. Sur ce dernier point, la sanction pour les salariés s’est encore aggravée : contrairement aux premières annonces, le mécanisme de la décote continuera à s’alourdir après 2014 pour atteindre 5% de pénalité par annuité manquante en 2019. Les décrets, censés s’appliquer au 1er juillet, prévoient déjà le passage à 41 annuités d’ici 2012.

Les « négociations » ont permis au gouvernement de désamorcer le mouvement et de faire passer intégralement son projet jusqu’à présent.

 

Les syndiqués avec leurs sections syndicales et les assemblées générales n’ont pas donné de mandat aux directions syndicales CGT pour rentrer dans les négociations. Au syndicat CGT/Bus, le principe des négociations « tripartites » avait été rejeté par la commission exécutive. La base de négociation était à l’opposé de la résolution du congrès de la CGT-Bus, adoptée le 16 octobre, comme de la position actée par l’Union CGT RATP le 24 octobre, rejetant toute remise en cause des quatre piliers fondamentaux de notre régime de retraite.

 

La stratégie d’accompagnement des syndicats et particulièrement de la CGT a fait la preuve de son incapacité à riposter à l’attaque gouvernementale comme de sa faculté de démobilisation des salariés et des syndiqués. Le choix de la recherche à tout prix de l’unité des organisations syndicales s’est à nouveau révélé contradictoire avec le rassemblement des salariés dans la lutte.

Les conditions existaient d’une autre conduite du mouvement. Il y avait toutes les raisons de continuer à défendre la revendication du refus de tout allongement de la durée de cotisation et des 37,5 annuités pour tous. Les convergences de lutte avec d’autres secteurs se développaient, mises en évidence par la manifestation du 20 novembre.

Il n’est pas possible d’aborder la période qui s’annonce de mauvais coups, dont la remise en cause de la prise en compte de la pénibilité à la RATP et le double statut, la nouvelle étape de la loi Fillon contre tous les régimes de retraite, comme les nécessaires luttes à construire sans remettre en question la stratégie appliquée par l’Union RATP et les directions de chaque syndicat.

Syndiqué CGT, je juge qu’une rupture est indispensable avec cette ligne d’accompagnement comme avec les pratiques de directions. Nous ne pouvons plus nous permettre que ce débat soit éludé.

 

J’exige de mon syndicat CGT RATP :

- De pousser l’analyse du mouvement de cet automne à tous les niveaux.

- De continuer à défendre les quatre piliers fondamentaux de notre régime de retraite

- De préparer section par section les conditions d’une reprise de l’action syndicale pour exiger l’abrogation des décrets de 2005 et 2008 et mettre en échec la suite des projets du gouvernement et de la direction de l’entreprise.

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